Perturbateurs endocriniens, comment se préserver de leur effets néfastes sur la santé
- juliacicerone
- 23 janv.
- 6 min de lecture
On entend beaucoup parler des perturbateurs endocriniens depuis quelques années et des effets potentiellement néfastes sur notre santé. Mais que sont les perturbateurs endocriniens ? Pourquoi sont-ils nocifs ? Et où sont-ils ? Dans cet article je t’explique en bref tout ce qu’il y a à savoir et quels sont les gestes à adopter pour limiter notre exposition à ces perturbateurs.
Il ne s’agit pas de révolutionner ses habitudes mais d’adopter certaine modification step by step afin d’ancrer de nouveaux reflex de manières pérennes.
L'article en bref
Les perturbateurs endocriniens c’est quoi ?
Les perturbateurs endocriniens sont des substances qui imitent nos hormones, modifie l’équilibre hormonal en agissant principalement sur nos récepteurs hormonaux.
Très souvent ils miment nos oestrogènes, ces composés chimiques sont appelés des “xéno-oestrogènes”, et parasitent notre communication interne en activant leur récepteurs et ce avant l’âge normal (puberté précoce par exemple).
Ils influent sur les processus de synthèse, de sécrétion, de transport, de stockage, de libération, d’action ou d’éliminations des hormones. Les perturbateurs endocriniens leurrent notre cerveau, ce qui peut entraîner des effets néfastes sur notre corps, à plus ou moins long terme.
En bref soit ils miment nos hormones soit ils se fixent sur les récepteurs de nos hormones naturelles, les empêchants d’exercer leur action sur les organes cibles (comme nos ovaires par exemple).
Quels sont les principaux effets des perturbateurs endocriniens sur la santé ?
Leurs effets sur la santé humaine sont complexes et encore mal connus, mais de nombreuses études décrivent un lien entre l’exposition à certains PE et l’altération de nombreuses fonctions du système hormonal, appelé système endocrinien (fonctions reproductives, thyroïdiennes, métaboliques, surrénaliennes..).
Il a été constaté les effets suivants : anomalies du développement des organes de la reproduction, endométriose, infertilité, troubles de la puberté, cancers hormono-dépendants comme le cancer du sein ou le cancer de la prostate. Des altérations du développement neurologique, des pathologies thyroïdiennes et des troubles métaboliques comme le diabète ou l’obésité sont également suspectés d’être associés à une exposition aux PE.
Quelles sont les voies d’exposition aux perturbateurs endocriniens ?
Les substances chimiques, dont les perturbateurs endocriniens, sont largement présentes dans notre environnement. Elles peuvent pénétrer dans l’organisme par différentes voies :
digestive (alimentation, allaitement)
respiratoire (produits d’entretien, de bricolage)
cutanée (produits cosmétiques, textiles).
Le fœtus peut être aussi exposé pendant la grossesse. Chaque individu est exposé différemment selon ses habitudes de consommation, son milieu de vie et de travail.
Molécules reconnues comme perturbateurs endocriniens
Certains pesticides (organochlorés, fongicides, herbicides)
Plastifiants (phtalates, Bisphénol A), retardateurs de flamme (PBDE), revêtements (PFAs)
Médicaments : Distilbène (utilisé en prévention des fausses couches de 1940 à 1977), anti-douleurs (paracétamol, AINS, aspirine), antidépresseurs (Fluoxétine)
Produits émis par les combustions incomplètes issues des incinérateurs, de l’industrie métallurgique et sidérurgique et à la pratique de l'écobuage des végétaux (dioxines, furanes, PCB),
Produits d’hygiène (Triclosan) et cosmétiques (parabènes)
Phyto-estrogènes (soja avec OGM)
Sources d’expositions aux perturbateurs endocriniens ?
L’exposition à ces produits n’engendre pas forcement un risque pour la santé mais, en cumulant toutes ces sources, et de façon régulière, le risque peut augmenter. L’objectif est de tendre vers la sobriété chimique.
Alimentation :
Certains résidus chimiques - Poêles antiadhésives - Revêtements de boites métalliques - Emballages alimentaires - Certains ustensiles de cuisine et contenants alimentaires
L’eau du robinet :
Par les résidus de pilule contraceptive, PFAs...
Hygiène et cosmétique :
Produits cosmétiques - Parfums - Lingettes jetables - Produits de coiffure
Air intérieur :
Produits ménagers, mobilier - Peintures - Produits d’entretien - Insecticides - Matériaux de construction, décoration, ameublement - Parfums d’ambiance - Tabac
Articles de la vie courante :
Certains articles de loisir - Jouets non conformes à la réglementation - Vêtements imperméables
Activités professionnelles :
Fabrication et manipulation de produits chimiques, de pesticides…
Quelques conseils faciles et pratiques pour limiter les expositions aux perturbateurs endocriniens
L’eau
Les hormones de synthèse de la pilule contraceptive se retrouvent dans les eaux usées via les urines. Malheureusement, les stations d’épuration ne filtrent pas entièrement les résidus d’hormones. Une molécule, l’éthinyl- estradiol (l’EE2), la principale composante de la pilule, n’est éliminée qu’entre 60% et 80%. Pour la faire disparaitre totalement, il serait nécessaire d’avoir recours à des technologies très coûteuses.
Les hormones n’étant pas parfaitement filtrées au niveau des stations d’épuration, se retrouvent tout naturellement dans les eaux du robinet et donc in fine dans notre organisme. La pilule étant le plus puissant des perturbateurs endocriniens, les conséquences sur la santé humaine sont de plus en plus inquiétantes : puberté précoce, cancer de la prostate, cancer du sein des femmes même celles sans pilule contraceptive dû à l’exposition à la pollution, problèmes de fertilité masculine, cancer du testicule…
SOLUTION
Filtrer son eau
Avec un bâton de charbon végétal : disponible en magasin bio. Carbonisé à haute température, le bois se vide de toutes les substances toxiques accumulées durant sa vie. Devenu plus léger et poreux, il attire les odeurs et les éventuelles particules toxiques (pesticides, calcaire, nitrate, ...) présentes dans l'eau du robinet et les fixe à sa surface et dans ses pores. C’est le principe de l’adsorption.
Avant la première utilisation, fais bouillir le bâton pendant 10 minutes puis laisse le sécher dans un endroit chaud et sec. Place simplement ce bâtonnet dans une carafe ou une gourde et laisse le agir pendant 4h à 8h. Tu peux remplacer ton charbon tous les 6 mois.
Attention, les brita et le sperle de céramiques permettent d’absorber le calcaire mais pas les résidus d’hormones.
Acheter des bouteilles d’eau faiblement minéralisée (mais contenant en plastique donc perturbateurs endocriniens présents) type Mont Roucous, Rosée la Reine, Carrefour... Vérifier sur la bouteille taux de résidus à sec à 180°C<100
Alimentation
Consommer des fruits et légumes locaux, de saison et, si possible, issus de l’agriculture biologique en les lavant et les épluchant.
Privilégier la cuisine faite maison, bruts non transformé
Éviter les produits transformés et tout prêt.
Eviter de réchauffer, par ex. au micro-ondes, les aliments dans des récipients ou des emballages en plastiques.
Consommer des fibres pour assister l’élimination
Diminuer les gras animaux (oestrogènes liposolubles)
Détoxifier le corps (foie, intestin) et protéger le foie avec des plantes
Consommer des phyto-oestrogène (graines de lin, soya fermenté, miso, tempeh, fenugrec, luzerne...)
Tips : l’application Yuka permet d’analyser la qualité nutritionnel d’un produit alimentaire en scannant le code barre et te donne ainsi une note sur 20. (Tu ne seras pas la ou le seul à scanner tout le magasin ;))
Dans ta cuisine
Éviter les bouilloires et les contenants en plastique
Favoriser le verre, l’inox, la fonte, le bois non traité
Ustensile de cuisine en bois ou en métal (éviter le silicone et l’aluminium)
Poêle en inox ou fonte et éviter le anti-adhésif, le Téflon et la céramique (contiennent des PFAS)
Hygiène et cosmétique
Produits d’hygiène et parfum naturels, biologiques, exempts de phtalates, BPA et parabènes (METHYLPARABEN, PROPYLPARABEN, ETC.)
Utiliser des produits les plus simples possibles (par ex. savon à base végétale, sans parfum ni antibactérien, et huile végétale telle que l’huile d’amande douce)
Privilégier les produits avec des listes d’ingrédients courtes
Limiter l’usage de cosmétiques, de parfums, de maquillage, etc.
L’utilisation des huiles essentielles est déconseillée pendant la grossesse, l’allaitement et la petite enfance
Tips : l’application INCI Beauty note les produits de beauté en fonction de leur composition et t’alerte si le produit contient des perturbateurs endocriniens.
Yuka permet également d’analyser les cosmétiques mais elle est moins restrictive.
Quelques marque que je recommande (mais tout de même à vérifier avec ton appli car certains produits de la même marque sont meilleurs que d’autres) : Avril, Aroma-Zone, Clémence et Vivien, Pomponne,
Air intérieur, produits ménagers
Choisir des nettoyants et lessives naturels et écologiques
Favoriser le bicarbonate de soude, le savon de Marseille, le vinaigre blanc (produits simples avec peu de composants)
Le propre n’a pas d’odeur : éviter les parfums d’ambiance, les sprays désodorisants et, en général, tout produit parfumé
Ouvrir en grand les fenêtres au moins 10 minutes dans chaque pièce, au moins une fois par jour, été comme hiver
Éviter l’usage de pesticides (par ex. insecticides)
Ne jamais fumer ni vapoter à l’intérieur
Mobilier, travaux
Il est fortement conseillé que les femmes enceintes ne participent pas aux travaux exposant à des substances chimiques
Privilégier des peintures, vernis, colles, adhésifs, etc. « sans solvants », étiquetés « A+ »
Finaliser l’aménagement de la chambre du bébé plusieurs mois avant sa naissance, en aérant le plus possible.
Articles de la vie courante
Laver les vêtements neufs et les articles de la vie courante qui sont lavables
Privilégier les jouets en bois et conformes à la réglementation actuelle et acheter des jouets des magasins ou sur des sites internet de confiance
Privilégier les vêtements en matière naturelle (coton, laine, lin, etc.).
Conclusion
Les perturbateurs endocriniens sont un peu partout et en suivant ces conseils, pas à pas, tu réduis les effets des PE sur ta santé et tu préserve l’environnement.
ALORS BONNE CHASSE AUX PERTURBATEURS ENDOCRINIENS !
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